Accompagnateur de chanteurs internationaux, compositeur, improvisateur, chef de chant… Jacques Schab est une véritable institution du piano. A la fin de ses études au conservatoire de Lille, il accumulait déjà 5 premiers prix, dont le Prix du Ministère de la Culture Française. Formé ensuite à Varsovie et à Paris, il se défini comme un amoureux du chant et de la musique chorale, mais aussi de l’expérimentation. Depuis 2003, Jacques Schab fait preuve de ses talents au sein du Chœur de l’Opéra de Lille en même temps qu’il continue à créer des spectacles d’improvisation, tout en gardant le sourire.
Question : Vous vous êtes investi dans le Chœur de l’Opéra de Lille depuis presque sa création.
Réponse : Je suis devenu chef de chant car cela a toujours été ma passion. J’ai été à l’Opéra de Paris, dans des différents théâtres… Et j’ai eu la chance de me présenter à Lille, où la directrice de l’Opéra, Caroline Sonrier, m’a choisi en tant que pianiste-répétiteur du chœur.
Q : Pourquoi cet intérêt par le chant ?
R : C’est surtout les différentes nuances et techniques de la voix qui m’intéressent, le fait de travailler avec l’ensemble. Le pianiste doit les accompagner, les mettre en relation. Même s’il reste un instrument à percussion, le piano peut bien adhérer musicalement à ces voix.
Q : Vous avez eu une carrière extraordinaire. Comment avez-vous fait connaissance d’un génie de la taille d’Ennio Morricone ?
R : En réalité, j’ai eu l’occasion de jouer une de ses pièces (Distance) avec lui pour violoncelle, violon et piano. C’était une expérience fabuleuse. J’ai toujours admiré ses œuvres liées aux ‘westerns spaghetti’, mais il composait aussi pour les chœurs d’enfants et pour de petits ensembles de musique contemporaine.
Q : Il vous a inspiré dans votre création musicale ?
R : En effet, je suis compositeur pour le cinéma et le théâtre. J’en ai parlé à M. Morricone. Il m’a proposé alors d’aller chez lui ; j’ai eu la chance de rentrer dans son studio, de voir les partitions écrites de sa propre main, de recevoir ses conseils… Cela reste gravé dans mon cœur.
Q : Si vous devriez choisir un compositeur fétiche pour la musique choral, ce serait qui ?
R : Rachmaninov s’adapte très bien tant pour la voix comme pour le piano. Dans la musique contemporaine, j’ai une préférence pour les compositeurs américains, la musique symphonique avec piano et chorale, et la comédie.
Q : Comment le pianiste du Chœur de l’Opéra de Lille fait aussi des ‘piano battles’ avec Simon Fache ?
R : J’ai eu une éducation très classique au début mais, pour payer mes études, j’ai dû faire du piano-bar. J’ai alors découvert la musique de variété, la comédie musicale, le jazz. Simon Fache représente l’irrévérence, la folie ; moi, je reste le pianiste sérieux et classique. C’est un spectacle délirant qui reste professionnel.
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