Budget 2020 : 25 pour et 8 abstentions dans une ambiance cordiale
En raison de la crise sanitaire et des élections, le vote du budget 2020 de Seclin n’a pas eu lieu en mars, mais ce vendredi 10 juillet, lors du premier Conseil Municipal présidé par le nouveau Maire, François-Xavier Cadart. Après une campagne électorale très agitée, c’est dans une ambiance sereine et cordiale que le budget 2020 a été adopté par 25 voix. Les 8 conseillers de l’opposition « Seclin en Commun », représentée notamment par Eric Corbeaux, se sont abstenus. Parmi les autres délibérations : les indemnités des élus, l’exonération des abonnements pour les commerçants du marché, les tarifs des Accueils de Loisirs, les « colos apprenantes », la création d’un cours d’accordéon au CMEM, et des échanges sur les dispositifs anti-COVID à Seclin.
Le bilan financier 2019
Le 10 juillet, c’était la soirée des chiffres de l’année ! Pendant presque toute la séance, c’est donc Christian Baclet, premier Adjoint, et spécialiste de la question, qui a exposé la situation financière de la Ville.
Tout d’abord le compte administratif et le compte de gestion 2019, qui retracent les dépenses et recettes réelles de l’exercice précédent, ont été adoptés à l’unanimité.
Les chiffres 2019 font apparaître des recettes supérieures aux dépenses, tant en fonctionnement qu’en investissement.
En fonctionnement : 20,73 millions d’euros de recettes et 19,95 millions de dépenses, soit un excédent de 773.000 euros. A noter qu’en 2019, les recettes ont été abondées par la vente de l’ancienne crèche à la MEL pour 800.000 euros, et par la vente d’une maison rue Guy-Môquet pour 110.000 euros.
En investissement : 3,70 millions d’euros de recettes et 3,19 millions de dépenses. Compte tenu des restes à réaliser (dépenses en attente comme le terrain synthétique, les toitures, extension de la cuisine centrale…), et des restes à percevoir (recettes en attente), la section d’investissement dégage un solde positif de 774.000 euros en 2019.
Le Rapport d’Orientation Budgétaire
Il s’agit d’un état des lieux et d’une projection sur les recettes et dépenses prévisibles pour 2020. On sait déjà que la capacité d’autofinancement s’est nettement améliorée en 2019, sous l’effet de la diminution des dépenses de fonctionnement et des recettes exceptionnelles liées à la vente de l’ancienne crèche et de la maison rue Guy-Môquet. On sait aussi que le taux d’endettement est maîtrisé : 25,3% soit 417 euros par habitant.
Quant aux dépenses de travaux, elles s’élèveront à 1,14 millions d’euros : 388.632 euros pour l’enfouissement des réseaux à Martinsart, 90.000 euros pour l’enfouissement rue du Château, 110.000 euros pour le remplacement des menuiseries, 81.552 euros pour la géolocalisation des éclairages publics.
Le débat entre majorité et opposition
Christian Baclet, Premier Adjoint : concernant les frais de personnel : « nous voulons réduire l’absentéisme significatif des agents, qui dénote un mal-être au travail. » Autre évolution : « nous travaillons sur un projet beaucoup plus ambitieux que prévu par l’ancienne majorité sur la vidéosurveillance. »
Didier Serrurier, Adjoint à la Culture : il apprécie beaucoup « la lutte pour le bien-être au travail et contre l’absentéisme annoncée par le Maire et son équipe ». Il les félicite d’ailleurs pour leur parole tenue sur la vidéosurveillance : « c’est la démocratie des actes et pas celle de la parole. » Sur la fiscalité nationale, il alerte : « la disparition de la taxe d’habitation va peser sur les communes, et celles qui construisent des logements sociaux vont être encore plus pénalisées, car les bailleurs sont exonérés de taxe foncière »… autant d’argent qui ne rentre donc pas dans les caisses de la Ville.
Eric Corbeaux, pour le groupe d’opposition « Seclin en Commun » : les orientations budgétaires présentées par M. Baclet « reflètent le travail que nous avons réalisé durant toute l’année dernière avec Jean-Rémy Vandevoorde (…) Nous avons préparé un bon budget, avec une augmentation des recettes, une baisse des dépenses, une amélioration de notre autofinancement, et une baisse de notre endettement (…) Nous serons très vigilants sur la baisse des dotations de l’Etat : nous avons déjà perdu 6,9 millions d’euros depuis 2013, et se profile la disparition de la taxe d’habitation qui ne sera sans doute pas compensée indéfiniment par l’Etat. »
Eric Corbeaux et Aude Radigois ont également posé des questions sur le coût de la vidéo d’investiture, la confirmation ou non de la gratuité de la restauration scolaire à la rentrée, et sur le coût et la nature de l’audit financier voulu par la nouvelle majorité.
François-Xavier Cadart, le Maire : Sur la vidéo d’investiture : « Il y a eu deux vidéos : une capture intégrale et un résumé de 15 mn. Le coût est de 1.200 euros pour un résultat de très bonne qualité. » Sur la gratuité de la restauration scolaire à la rentrée : « cette solution est bien retenue au budget. » Sur l’audit financier, au sujet duquel l’opposition est très réservée : « le coût est de 25.000 euros (…) cela fera l’objet d’un appel d’offres (…) L’objectif est de réaménager/restructurer les services pour une meilleure qualité/efficacité du service public. »
Le Maire a également joué un rôle de « lanceur d’alerte sur les menaces liées à la fiscalité. » Outre la disparition de la taxe d’habitation dans les budgets des communes dès 2021, plane un autre très grand risque pour les finances de la Ville : « La Métropole Européenne de Lille reverse 7 millions d’euros par an à Seclin pour compenser l’ancienne taxe professionnelle… non seulement cette somme est gelée depuis des années, mais si une règle de péréquation avec les autres communes était décidée, ce serait catastrophique. Je serai donc extrêmement vigilant sur cette question. »
Vote du budget 2020
Les dépenses réelles de fonctionnement vont baisser de 1,21% (- 4,01% pour les charges générales en raison des dépenses ajournées suite à la crise, + 0,13% de dépenses de personnel en raison des primes d’ancienneté). Les recettes vont aussi baisser de 2,84% (dotations Etat, MEL…).
La section d’investissement s’équilibrera à hauteur de 8,28 millions d’euros. Exemples de travaux prévus en 2020 : l’enfouissement des réseaux à Martinsart, mais aussi autour de la gare et rue du Château, afin qu’il n’y ait plus de fils apparents dans ces rues ; la géolocalisation de l’éclairage public pour optimiser et réduire la consommation d’énergie ; le remplacement des menuiseries dans plusieurs bâtiments municipaux pour une meilleure isolation ; la réparation du vitrail cassé par la tempête à la Collégiale ; l’extension de l’école Durot ; des travaux à l’école La Fontaine ; une étude pour la vidéosurveillance, etc…, etc…
Les taux des impôts n’augmentent pas
Dans ce contexte budgétaire, il a été décidé à l’unanimité de ne pas augmenter les taux des impôts locaux.
Indemnités des élus
La Ville de Seclin dispose d’une enveloppe globale pour rémunérer les élus : 15.864 euros par mois. A l’unanimité, les élus ont choisi d’utiliser 91% du plafond autorisé. Voici la répartition : le Maire percevra 3.879,68 euros bruts par mois, les 9 Adjoints 1.000,27 euros bruts par mois, et les 11 conseillers délégués 229,86 euros bruts par mois.
Exonération des abonnements pour le marché
En raison de la crise sanitaire, les commerçants non sédentaires abonnés au marché de Seclin n’ont pas pu travailler pendant de longues semaines. De ce fait, la Ville a décidé d’exonérer d’abonnement les commerçants non sédentaires habitués au marché de Seclin pour une période de trois mois.
Tarifs des Accueils de Loisirs
Les tarifs 2020 des Accueils de Loisirs restent très bas : entre 1,18 euro et 2,42 euros la journée d’animations sans le repas. Le tarif varie en fonction des ressources des parents.
« Colos apprenantes »
Le dispositif « colos apprenantes » a été instauré par l’Etat, afin d’atténuer le décrochage scolaire dû à la crise sanitaire. La Ville de Seclin a souhaité souscrire à ce dispositif, qui permettra à 35 jeunes Seclinois de partir 15 jours en Haute-Savoie en ce mois de juillet. A la montagne, les jeunes Seclinois renforceront leurs apprentissages, et participeront à des activités culturelles, sportives, en lien avec le développement durable… L’Etat prendra en charge 80% du coût du séjour, le reste sera à la charge de la Ville. De leur côté, les familles paieront très peu : 30 euros pour les publics prioritaires (habitants d’un quartier Politique de la Ville, personnes démunies, enfants en situation de handicap, etc…) et seulement 100 euros pour les familles non prioritaires.
De l’accordéon au CMEM
Nouveauté annoncée pour la rentrée au Centre Municipal d’Expression Musicale : on pourra apprendre à jouer de l’accordéon. Une classe de chant est également envisagée, mais il faudra inscrire la dépense dans un prochain budget.
Crise sanitaire : quels dispositifs à Seclin ?
En-dehors des délibérations à l’ordre du jour, Eric Corbeaux, très impliqué dans la gestion de la crise sanitaire pendant le confinement lorsqu’il était premier adjoint, a posé la question des « dispositifs mis en œuvre à Seclin contre le retour de la COVID-19. Quel protocole pour les salles municipales quand on sait qu’il y a par exemple un repas spectacle à la salle des fêtes ce 11 juillet ? Quelles dispositions dans les écoles pour la rentrée ? »
Le maire, François-Xavier Cadart a répondu : « pour le spectacle du 11 juillet, je me suis assuré auprès de l’association que tous les protocoles préfectoraux seraient respectés. Pour la rentrée, nous sommes arrivés aux commandes de la Ville il y a moins d’une semaine… Les commissions seront mises en place en septembre. L’opposition sera concertée, comme je m’y suis engagé lors de l’investiture. »