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Mario Saielli : la Médaille Militaire 61 ans après l'Algérie

Mario

Les Seclinois de longue date connaissent bien Mario Saielli, notamment les Seclinois de Burgault. Ils le connaissent, parce que c'est lui qui a fondé le Comité du Quartier de Burgault, avec quelques jeunes gens comme Gérard Hugot, il y a une cinquantaine d'années. Ils le connaissent aussi pour participer aux commémorations, en tant que membre de la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants d'Algérie). Mais ils ne savent pas que Mario a sauté sur une mine dans la région de Tocqueville, le 27 février 1962, alors qu'il se déplaçait en jeep avec deux autres soldats, appelés du contingent. Ils ne le savent pas car Mario n'avait jamais parlé jusqu'à présent. Mais le 19 mars 2023, place Rihour, à Lille, il a reçu des mains d'un général de l'armée la Médaille Militaire, troisième plus haute distinction après la Légion d'Honneur et la Médaille de la Résistance. Voici son témoignage, important pour la transmission de la Mémoire.

Mario est né le 17 mai 1940 à Sin-le-Noble, son fief ! Il fait des études de dessin industriel et devient professeur en 1959. La France était déjà plongée en pleine guerre d'Algérie. « Il faut se remettre dans l'état d'esprit de l'époque », insiste-t-il, « on avait 20 ans, on ne pensait pas trop à tout ça, et puis on obéissait aux ordres, c'est tout. » L'ordre est arrivé par La Poste en 1960 : « On m'envoyait à Castres, près de Toulouse, mais à l'époque, on ne savait même pas où ça pouvait bien se trouver ! » A Castres Mario fait ses classes de sous-officier (il terminera au grade de Maréchal des Logis Chef). « En 1961, on nous a fait prendre le bateau pour l'Algérie, une traversée interminable au milieu d'une tempête... et j'ai été placé dans un tout petit village dans la région de Sétif. J'étais au poste de commandement de tir », raconte aujourd'hui le paisible retraité qui n'aime rien tant que son jardin et que de cultiver ses tomates, succulentes en sauce sur les pâtes al dente.

Deux ans sous les drapeaux

Mais pour l'heure, en 1961-1962, c'est encore la guerre et il faut faire face. « On n'avait pas peur, on ne pensait pas au danger, on était résigné... » Et pourtant... Un jour, le 27 février 1962, « on était 3 soldats dans une jeep, en plein milieu du bled. On a sauté sur une mine, et j'ai reçu des éclats à la tête. » Heureusement, les blessures physiques ne sont pas trop graves. De retour au camp de base, pas d'infirmerie, pas de cellule psychologique comme aujourd'hui, « on y repense après, bien sûr, mais on fait avec, on passe au-dessus », sourit doucement Mario.

Et la guerre continue... Le cessez-le-feu est prononcé le 19 mars 1962, mais ce n'est que le 8 septembre 1962 que Mario reçoit son ordre de libération. Il rentre chez lui le 19 septembre 1962, après 27 mois d’armée, soit plus de deux ans sous les drapeaux !

« Je suis rentré en bateau, puis j'ai pris un train pour Douai, mon père est venu me chercher à la gare, et après on a fait une « neuvaine » avec les copains », raconte-t-il tout naturellement, comme s'il ne s'était rien passé... ou presque. Mario reprend le cours de sa vie, redevient prof de dessin, il épouse Jocelyne, chérit ses enfants et maintenant ses petits-enfants.

Un coup de fil du Ministère des Armées

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Bien sûr, après son retour, Mario a reçu des médailles et des diplômes d'honneur pour tous les services rendus à la France, mais il ne s'attendait pas à « ce coup de fil du Ministère des Armées, en juillet de cette année, qui me dit que le Président de la République me décerne la Médaille Militaire et m'invite à Paris le 19 mars 2023. » Il ne pourra pas se rendre à Paris, mais ses amis de la FNACA le convainquent d’aller à Lille et son petit-fils, Lorenzo, le conduit jusqu'au centre sous la pluie et au milieu des bouchons à cause du semi-marathon de Lille ! « Finalement, nous sommes arrivés à l'heure place Rihour, et j'ai vu ce général avec un coussin rouge et la médaille. J'étais seul à la recevoir ce jour-là. » Mario n'est pas du genre à être sensible aux honneurs, mais quand cette femme militaire « a joué au clairon La Marseillaise, c'était très émouvant », avoue-t-il. C'est peut-être ce détail, le son du clairon joué à la perfection, qui a fait ressortir les souvenirs et suscité la parole... On ne saura jamais.

On sait seulement que le témoignage de Mario Saielli est précieux et qu'on ne doit jamais l'oublier, mais au contraire le transmettre aux jeunes générations. Ce sont eux, les jeunes, qui se chargeront de dire non à la guerre, pour ne jamais vivre les traumatismes que la génération de Mario a subis. Ce sont les enfants et les petits-enfants de Mario et de ses copains de régiment qui bâtiront la paix. 

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