La « saga » Sterckeman et Seclin : des destins liés à jamais

 Les caravanes Sterckeman, vous n’avez pas pu passer à côté. Mais saviez-vous que ce sont les parents de Christian Sterckeman, Seclinois de naissance et de cœur depuis 83 ans, qui ont fondé cette marque connue à l’international ? Saviez-vous que ce sont les parents de Christian Sterckeman qui ont édifié en 1945 le premier bâtiment sur le site de ce qui deviendra de la Zone Industrielle Lille-Seclin 20 ans plus tard ? Enfin, saviez-vous et que Christian Sterckeman est le père fondateur de la zone Unexpo ? Aujourd’hui, c’est Alexandrine, sa fille, qui veille aux destinées d’une marque familiale intimement liée à l’identité et au rayonnement de Seclin. Christian Sterckeman remonte le fil de l’Histoire.

« Seclin, c’est quelque part ! », sous-entendu Seclin ce n’est pas n’importe où… mais au contraire une cité stratégique, de l’antiquité à nos jours. Le regard de Christian Sterckeman s’allume en prononçant ces mots, car Seclin est le point de départ de la « saga » Sterckeman.

Christian Sterckeman 1

Une petite station-service en 1934

Artisan et entrepreneur dans l’âme… Tel est Christian Sterckeman. D’où viennent ces qualités très différentes ? De son père, Alexandre, carrossier au physique d’Humphrey Bogart, et de sa mère, Christiane Criel, sœur du célèbre poète seclinois Gaston Criel, attachée à la culture et à la beauté, et qu’on aurait bien pu confondre avec Rita Hayworth… 

Suite au décès du grand-père Sterckeman, originaire de Malo-les-bains, Joséphine, la grand-mère décide de faire construire une station-service en 1934. C’est à Seclin que ça se passe, au 211, route de Lille. Le choix de la station-service n’est pas anodin. « L’automobile c’était l’avenir. Les Sterckeman ont toujours eu un côté moderniste et franc-tireur », insiste Christian Sterckeman, le sourire espiègle. Seclin est déjà un carrefour de modernité, avec son couloir de mobilité, l’aéroport tout proche, le train, l’autoroute…

Alexandre fait de la moto, aime les voitures… il devient carrossier. « Arrive la guerre », resitue Christian Sterckeman qui doit être mis à l’abri chez ses grands-parents maternels au centre de Seclin après le bombardement proche de la station-service. La guerre, c’est beaucoup d’horreur, de terreur, mais c’est aussi l’avènement de nouvelles technologies. « Mon père était fasciné par les jeeps, les pick-ups… des Anglais et des Américains qui faisaient campement à la station-service à la Libération. Mon père décide de créer un garage route de Lille en remontant pièce par pièce un hangar agricole trouvé dans les champs à Ronchin. C’est le premier bâtiment de la Zone Industrielle, bien avant sa création en 1963 », se remémore Christian. Un jour de 1945, « des touristes anglais arrivent pour se ravitailler en essence. Ils tractent une caravane, « car and van » c’est-à-dire une voiture à laquelle est attelée une roulotte. »

La première caravane artisanale en 1946

Là c’est le flash pour le père de Christian, qui construit de ses mains sa première caravane en 1946. « Au départ, ce n’est pas un succès fulgurant. Chaque année mes parents se demandent s’ils vont continuer. Mais la concurrence anglaise arrive, et la concurrence, c’est l’espoir, c’est la vie. » telle est la philosophie de Christian Sterckeman. Au milieu des années 1950, Christian entre à l’atelier… à 15 ans et demi parmi les 15 compagnons.

En 1956-1957, c’est le tournant pour les caravanes Sterckeman. La surface du hangar est multipliée par 3, la société passe de 5 à 20 salariés, le nombre de caravanes augmente de 20% chaque année. Christian est « obsédé par le développement de l’entreprise », par la vision d’avenir. En 1958 De Gaulle devient Président de la naissante Ve République. C’est l’ère du nouveau franc, de la dévaluation, de la baisse des barrières douanières, qui stoppent les importations anglaises et lancent de fait le marché français. En 1960, la marque Sterckeman produit 800 caravanes par an. Pour Christian, malheureusement, c’est le service militaire… pendant 28 très longs mois.

En 1966 5.000 caravanes par an et 400 ouvriers

A son retour du service militaire, très jeune – trop jeune, dira-t-il - il dirige une entreprise de 100 salariés, il dessine une nouvelle gamme de caravanes réputées pour être jolies et très solides, Sterckeman devient le deuxième constructeur de caravanes en France, le réseau de concessionnaires se structure. En 1966, ce sont 5.000 caravanes Sterckeman qui sont fabriquées par 400 ouvriers !

Mais la famille Sterckeman est une famille d’artisans, pas d’industriels. Pour passer le cap supplémentaire, les fonds propres absorbés par les investissements sont insuffisants… Le père de Christian, Alexandre Sterckeman, décide de vendre. L’entreprise est rachetée plusieurs fois, mais « les caravanes Sterckeman sont encore produites aujourd’hui, à Tournon, en Ardèche », précise Christian.

Christian Sterckeman 4

Dès 1968, l’aventure Unexpo

A la fin des années 60, la famille Sterckeman se réinvente. « Je ne veux pas quitter Seclin. Je décide d’acheter des champs le long de l’autoroute A1, à la charnière entre Lille et le bassin minier. Au départ, il n’y a qu’un seul bâtiment, une concession de caravanes, dessinée par le célèbre architecte Paul Chemetov que j'ai rencontré quelques années auparavant, et un chemin de 4 m de large pour y accéder. » Mais le visionnaire entrepreneur a vu juste. « Quand Conforama puis Novotel sont venus me voir pour racheter mes terrains, j’ai su que j’avais vu juste, que l’endroit était éminemment stratégique », se souvient Christian Sterckeman.

Dès lors, le précurseur, puis sa fille Alexandrine aujourd’hui, architecte de formation, n’ont de cesse de développer l’identité Unexpo, qui se voit de très loin sur l’autoroute. Naissent les magasins haut de gamme et élégants Roche Bobois, puis les autres enseignes d’Unexpo. « Avec Alexandrine, notre ambition est de faire d’Unexpo un pôle économique de qualité et un véritable quartier de Seclin, avec des équipements sociétaux qui servent d’abord les habitants de Seclin comme un cinéma, une crèche, etc… » L’aventure Unexpo se poursuit, et Christian Sterckeman de se tourner vers l’avenir de Seclin, d’Unexpo, de la famille : « devenons ce que nous sommes », exhorte-t-il, « notre action ne se nourrit pas du nombre d’enseignes mais de leur qualité, avec la volonté de ne pas engendrer de flux automobiles trop importants ni de parkings stérilisant les terres et défigurant l’espace. C’est une modernité que nous voulons offrir à ceux qui nous suivent », insiste Christian Sterckeman, liant le destin de sa famille à celui de notre ville.

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