Marcio Bonnemaison, vous l'avez déjà croisé au moins une fois dans Seclin. Cet employé municipal de 33 ans, spécialisé dans la reprographie. Vous faites de la musique ? Vous avez dû apercevoir sa chevelure bouclée dans les couloirs du Centre Municipal d'Expression Musicale. Vous aimez la peinture, pas de doute, vous l'avez certainement remarqué en train de choisir ses pinceaux, comme un joaillier devant des pierres précieuses. Bref, un artiste à l'état pur.
Du 6 avril au 1er mai 2022, dans le hall de l'Hôtel de Ville, Marcio Bonnemaison va accrocher, pour la première fois de sa jeune carrière d'artiste, ses œuvres. Intimidé, il avoue ne montrer ses créations que sur Internet, via Instagram et Facebook. « Se confronter en direct au regard des autres, c'est une autre histoire. Il faut se lancer ». Pourtant, l'art lui coule dans le sang, et depuis sa plus tendre enfance. Originaire du Brésil, seclinois depuis 30 ans, il a commencé à dessiner dès qu'il a su tenir un crayon entre ses doigts. « Vers 9 ans, je me suis passionné pour l'architecture d’intérieur ». Son itinéraire est tout tracé. Il va intégrer la prestigieuse école d'art belge Saint-Luc. Neuf ans sur les bancs de cet établissement qui ont vu passer, entre autres, Roméo Elvis, Dany Boon pour les plus médiatiques, ou encore le sculpteur Nicolas Nguyen ou le Maître-Verrier Thomas Masson. « C'est le film Titanic qui m'a poussé vers l'architecture d'intérieur. J'ai été subjugué par le travail de reconstitution effectué dans ce film ».
À la différence du bateau, Marcio ne va pas prendre l'eau mais suivre un long fleuve tranquille qui lui permettra de décrocher un bac en Arts Appliqués, puis des études de design d'espace. La peinture est venue sur le tard. C'est le plasticien François Tilly qui va le conseiller de sortir du moule et lui dire « cherche, dépasse les règles, sort de l’élitisme artistique. Crée ton univers ».
Marcio a plus d'une corde à son arc, et c'est le moins que l'on puisse dire. À l'âge de 6 ans, une autre passion lui vient, la musique. Sa maman va l'inscrire au Centre Municipal d'Expression Musicale. « Ça m'amuse aujourd'hui car la musique est très mathématique, mais aussi dans l'émotion, comme l'architecture. Je me souviens d'un professeur de Saint-Luc. Il diffusait de la musique et demandait de dessiner les émotions que nous avions ressenties ».
Vingt ans d'alto, puis du trombone, un peu de piano et d'orgue, de la flûte à bec aussi. Un artiste complet on vous dit !
En avril, bienvenue dans la belle demeure artistique mentale de Bonnemaison. Vous y croiserez ses aquarelles, ses portraits et ses inspirations très personnelles. « Il y a toujours un message, une réflexion dans mes créations. Par exemple, je prépare un triptyque sur l'Amazonie. Je veux rappeler ainsi que cette forêt d'Amérique du Sud ne perd pas que ses arbres, derrière il y a des vies impactées : tribus, faune, flore »