C’est en 1999 que Frédéric Dutriez créé Lumiver sur la zone industrielle de Seclin. Un décret classe alors le mercure des tubes fluorescents, ou néons, comme dangereux. L’entrepreneur souhaite valoriser et capter ce métal. Six ans plus tard, le traitement de ces tubes est lancé : verre, poudre fluorescente et culot d’aluminium sont séparés et valorisés. Le verre remplace le sable dans les blocs de béton ou devient de la fibre de verre. L’aluminium, lui, peut se retrouver dans des cadres de vélos par exemple. Chaque année, ce sont 900 tonnes de néons qui sont traités sur le site seclinois.
En 2011, Lumiver déménage pour s’agrandir. Ses locaux trouvent place avenue de la République, son adresse actuelle. Un an après, en collaboration avec Corepille, un éco-organisme, la société développe un processus de tri pour les piles. Collectées dans tous les Hauts-de-France et dans les Ardennes, elles sont séparées par les opérateurs selon leur type (lithium, alcaline…) et envoyées en valorisation. Au total, ce sont plus de 1 000 tonnes de piles qui sont collectées et triées tous les ans.
Les déchets d’équipements électriques ou électroniques (D3E) passent aussi, pour certains, dans les bâtiments de l’avenue de la République. Tout ce qui est polluant va être retiré de l’objet pour l’envoyer ensuite vers un centre de traitement. Pour ce secteur, c’est aussi en direct avec certains grands groupes que travaille l’entreprise. Certifiée par trois normes ISO concernant la qualité, la sécurité, l’environnement et le management, Lumiver emploie aujourd’hui 17 personnes.
Innover dans la valorisation
Après une école de commerce et un premier emploi dans le domaine des achats en grande distribution, Louis, le fils de Frédéric Dutriez entre dans l’entreprise familiale pour, à terme, en reprendre la direction lorsque son père partira en retraite. À son arrivée, il souhaite développer une nouvelle filière : le recyclage des batteries zinc-air, utilisées principalement pour alimenter les clôtures électriques agricoles et le long des voies de chemin de fer. Composées à 60 % de “black mass” qui contient du zinc, de plastique et de métal, elles sont valorisables à 60 %. Une machine développée spécifiquement pour valoriser ce type de batterie va arriver dans les locaux seclinois en début d’année prochaine. Les batteries seront d’abord déchiquetées et broyées avant de voir leurs éléments séparés par un tamis et un aimant. “Deux à trois personnes vont être recrutées pour cette nouvelle ligne et pour renforcer les équipes sur le tri”, explique Louis Dutriez. Qui précise que chacun des matériaux sera envoyé ensuite dans des filières de traitement spécifique, situées essentiellement dans le Pas-de-Calais. Le zinc, par exemple, partira pour Fouquières-lez-Lens avant d’être réutilisé. “L’objectif est de traiter 500 tonnes de batteries par an et d’aller chercher ces dernières dans toute la France et à l’étranger : Belgique, Luxembourg, Allemagne ou Royaume-Uni.” Cette nouvelle ligne de valorisation représente un investissement de 900 000€ dont des subventions de l’Ademe et de la Région. Il va permettre à Lumiver de s’implanter sur un nouveau marché, alors que celui, historique, des tubes fluorescents, est en déclin. Ces derniers sont, en effet, de plus en plus remplacés par des LED.