Dans la Collégiale Saint-Piat, le Centre Archéologique de Seclin a trouvé un escalier du XIIIe siècle qui conduisait à la crypte. Une découverte à laquelle se rajoute un bas-relief unique dans la région.
Nous sommes en 2016. Guillaume Lassaunière et Jérôme Tellier, du Centre Archéologique de Seclin, réalisent de fouilles au niveau du chœur de la Collégiale Saint-Piat. Leur travail fait partie d’un projet de restauration de l’un des bâtiments les plus emblématiques de la commune.
En effet, les piliers du chœur s’enfoncent à cause d’un problème de stabilité inconnu. Il est impératif de renforcer la structure de la Collégiale, mais les archéologues doivent auparavant faire un état de lieu. Le sol cache des nombreux vestiges – objets, corps, anciennes reliques - qui peuvent nous aider à déchiffrer le passé de notre commune.
A quelques mètres de profondeur, Guillaume et Jérôme retournent vers le passé, du XVIIIe siècle au Xe siècle, de l’époque moderne à l’Empire Romain. Ils n’imaginent pas qu’ils sont sur le point de trouver un escalier moyenâgeux qui leur permettra de mettre au jour un mur correspondant à la première église de Seclin. « Même si l’escalier du Moyen-Âge est déjà une découverte exceptionnelle en elle-même, sa structure nous a permis de trouver des vestiges de l’ancienne église », explique Guillaume.
L’escalier, datant du XIIIe siècle et découvert par Karl Bouche, ancien archéologue de la Ville de Seclin, en 2007, donne une idée de la façon dont le culte était organisé à l’époque. Le culte de saint Piat avait pris de l’importance dans le territoire. Cela poussa les religieux à agrandir le bâtiment et à créer un nouveau système d’acheminement. « La construction de l’escalier révèle un désir de contrôler l’accès à la crypte et au tombeau de saint Piat », signale Jérôme.
L’escalier médiéval a été condamné au XVIIIe siècle. Un autre accès, celui que nous connaissons actuellement, a vu le jour à côté afin d’inverser le sens de circulation dans l’église. « Nous ne pouvons pas visiter l’ancien escalier car il doit être préservé pour éviter sa dégradation, mais nous pouvons quand même l’admirer à travers une paroi de verre ».
Une pièce exceptionnelle dans la région
C’est Jérôme qui a repéré en 2010, lors des nouvelles fouilles concernant l’escalier, un bas-relief exceptionnel du XVe siècle. Comment ? Il était tout simplement assis dessus pendant sa pause ! Cette pièce se trouvait en haut de l’escalier de la crypte. Malgré la poussière et la terre accumulées durant des siècles, la beauté du bas-relief était évidente aux yeux du professionnel. C’est ce qui s’appelle le coup d’œil du spécialiste ! Les archéologues souhaitent désormais l’exposer au public.
